La reconversion professionnelle est un phénomène en pleine expansion en France. Une étude réalisée par l’AEF en 2019 montrent des chiffres particulièrement éloquents dans ce domaine :

• 93% des actifs interrogés ont déjà songé à effectuer une reconversion professionnelle.

• 55% en ont envie mais n’ont pas passé le cap.

• 21% sont en pleine reconversion

• 17% ont déjà fait une reconversion.

Si on récapitule, cela fait au total 55% d’indécis, 38% de reconvertis ou de candidats à la reconversion et seulement 7% de réfractaires. C’est énorme, et ces chiffres sont en perpétuelle augmentation

Et parmi ces reconversions, les actifs sont séduits en nombre par l’entrepreneuriat, et notamment beaucoup souhaitent devenir freelance.

Et cela n’est pas un hasard, il n'a en effet jamais été aussi facile de devenir freelance.

Devenir freelance, c’est monétiser ses compétences, pouvoir travailler depuis n’importe où et n’avoir, dans 90% des cas, besoin que de son ordinateur pour travailler. Ce modèle fait de l'œil à beaucoup de monde !

Cet article a pour but de vous aider à opérer une transition en toute tranquillité !

Si vous êtes intéressés par d’autres formes d’entrepreneuriat, je vous invite à consulter l’article “Voici les 10 meilleurs modèles d’entreprise pour 2020 !”

I) Les questions à se poser pour bien réussir son lancement en freelance

Voici les questions que nous posons à un aspirant freelance :

• Pourquoi veux-tu devenir freelance ?

• Qu’est ce qui t’anime profondément ?

• De quel soutien disposes-tu pour avancer ?

• Quelles sont tes compétences actuelles ?

• Quelles sont tes ressources ?

• A quoi ressemblera ton projet dans 1 an… dans 2 ans... dans 5 ans ?

Ce sont des questions essentielles pour ancrer la motivation du porteur de projet ! Certes, le modèle du freelance est le plus “facile” de tous les modèles d’entreprise existants. Mais il n’est pas simple pour autant !

Freelance peut être synonyme de complications :

• Il faut se payer soi-même sa mutuelle

• Il faut s’offrir un matériel de travail de qualité (un bon ordinateur)

• Il faut assumer seul le coût de la carte Navigo !

• Il n’y a pas de tickets restaurant, bien pratique pour arrondir les fins de mois

• Il n’y a pas, aujourd’hui, de réelle assurance chômage pour les indépendants.

Il est donc essentiel de lancer une activité en freelance sur de bonnes bases. Il n’y aurait rien de pire que de se précipiter en optant pour une spécialisation au hasard, pour se retrouver malheureux avec quelques clients.

Que cherchez-vous en essayant de créer votre activité ? Quel est le domaine qui vous passionne ? Plus votre réponse sera précise, plus votre lancement sera un succès ! Il vous sera bien plus facile de créer une réputation, et de convaincre des premiers clients sur un sujet qui vous passionne.

Le choix du statut

Être freelance n’est pas en soi un statut social. Vous allez donc devoir choisir un cadre qui vous permettra de réaliser vos missions en toute légalité. Votre choix déterminera le régime social et fiscal auquel vous serez rattachés.

Vous avez le choix de vous installer en tant que :

• profession libérale (c’est à dire sous la forme d’une entreprise individuelle)

• micro-entrepreneur

• entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL)

• ou à la tête d’une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)

Le plus simple est la plupart du temps de démarrer en tant que micro-entrepreneur. Il vous suffit de créer un compte en ligne auprès du Centre de Formalité des Entreprises (CFE) qui dépend de l'URSSAF. La création du statut se fait en quelques minutes, la gestion est très simple et les taux de cotisations et d’imposition sont faciles à comprendre et souvent avantageux, avec seulement 22% de charges pour les micro-entrepreneurs dans la catégorie “prestation de service artisanale/commerciale”.

Attention toutefois, le statut de micro-entrepreneur interdit certaines activités, comme les activités agricoles, les professions du droit, ou encore les activités d’agent immobilier, d’expert-comptable ou les activités artistiques rémunérées en droit d’auteur par exemple. A noter enfin que le statut de micro-entrepreneur n’est pas fait pour l’embauche de salariés.

Rendez-vous sur ce site et remplissez le formulaire P0 PL. Si vous n’avez pas d’idée précise de votre métier, ce n’est pas un problème pour le formulaire !

La marque personnelle

Maintenant que vous vous êtes posés les bonnes questions et que vous avez choisi votre statut, il est temps de mettre en place votre marque personnelle. Nous avons même rédigé un guide complet pour créer sa marque personnelle, tant ce sujet est important.

Je vous invite à le lire dans le détail, mais voici un résumé en 3 points :

• Ne vous demandez pas comment vous allez trouver les clients, mais plutôt comment eux vont vous trouver. Vous devez communiquer au plus vite sur votre activité, via un blog, une newsletter ou un réseau social. Plus vous diffuserez votre expertise, plus les gens viendront naturellement à vous.

• On ne naît pas expert, on le devient. Nous nous battons dans nos formations en ligne pour combattre le syndrome de l’imposteur. Nous expliquons aux freelances accompagnés qu'il faut surtout se lancer, créer ses premiers contenus, et s’améliorer en permanence - au lieu de craindre la critique.

• Mieux vaut être spécialisé que généraliste. Une photographe spécialisée dans les photos de naissance de bébés jumeaux, créera beaucoup plus vite sa réputation qu’une photographe couvrant à la fois le mariage, la naissance d’enfants, mais aussi les cérémonies d’entreprise !

Le business plan

Le business plan est très utile pour un freelance qui veut obtenir un prêt à la banque. Il s’agit d’un document qui va détailler, lors de la création de votre entreprise, l’ensemble du projet ainsi que l’évolution attendue de l’entreprise et de son activité durant les premières années de son existence.

Il y a de nombreux paramètres à prendre en compte, comme :

• le contexte de l’activité et son environnement

• les cibles et leurs besoins identifiés

• la stratégie globale mise en oeuvre

• le mode de financement

• le plan d’évolution prévu

• le retour sur investissement attendu

N’oubliez pas par exemple le coût d’un équipement de bureau confortable pour travailler toute la journée chez vous ! Ou encore le prix de votre box Internet. Et bien sûr les coûts marketing nécessaires pour cibler davantage de prospects et développer votre activité.

Nous vous recommandons de réaliser votre business plan sur Google Sheets pour le partager facilement à votre banquier.

II) Les avantages et les inconvénients d’une vie de freelance

Quand on interroge des freelances épanouis, on entend toujours les mêmes sources de satisfaction.

Je suis allé interroger quelques freelances parmi les 7 000 entrepreneurs formés par LiveMentor, et voici quelques morceaux choisis sur leur motivation :

Sébastien : “Ce qui m'a conduit au freelance, c'était plutôt un rejet total du schéma classique : le CDI ! J’en avais marre d’aller au bureau tous les jours et d’avoir un boss qui me disait quoi faire. Horreur, malheur, mon pire cauchemar ! Être freelance, c’est exprimer ma liberté. Je suis photographe, plus par passion du métier de freelance, que par passion pure de la photographie”

Marie : “Ce qui me plaît dans mon activité de freelance, c’est de pouvoir vivre de ma passion, le tarot. Quand j'ai commencé mon activité, j'étais tarologue, je tirais les cartes de tarot et c'est vraiment la passion pour le fait d'accompagner les gens, plus la passion pour l'outil symbolique qu'est le tarot qui m'a motivée.”

Mariah : “Je suis passionnée par mon activité en freelance - graphiste. Je me suis mise à mon compte pour fuir le salariat, et sans la passion, les choses auraient sûrement été plus difficiles.Cela dit, je pense que la passion dans le projet de l’entrepreneur est indispensable, à la fois pour durer, pour se différencier, et pour participer à l’affirmation de notre modèle de travail”

Nadia : “Ce qui m’a poussée à me lancer en freelance pour une première aventure entrepreneuriale, c’est l’envie de contribuer à nourrir quelque chose de plus grand ... une dimension spirituelle. Je suis devenue prof de yoga il a y 10 ans en Inde lors d’un long voyage initiatique. Je ne regrette pas car je peux vivre à 100% de ma passion désormais..”

Ce qui revient systématiquement dans ces témoignages c’est l’épanouissement qu’ont les freelances à vivre de leur passion. C’est la liberté totale dans le choix des clients et dans le choix des missions. C’est l’autonomie ! La possibilité d’organiser votre travail et votre temps. Être freelance permet aussi d’être souple dans le choix de son lieu de travail. Si vous êtes rédacteur pour un magazine, vous n'avez besoin que d’un ordinateur et d’une connexion internet. Vous pouvez donc travailler où vous voulez dans le monde !

En revanche, la rémunération de chaque mission est définie au cas par cas. C’est pourquoi, le revenu du freelance est souvent très instable. Le travail de freelance peut également se révéler fastidieux. Le grand défi des freelances est de ne pas être dépendant de son taux horaire. Beaucoup de freelances font l’erreur de penser que l’équation temps = argent est exacte. C’est faux ! Si vous suivez cette équation, vous allez finir par ne faire que travailler jusqu’à ne pas dormir la nuit. L’important est de vous démarquer, de vous spécialiser pour pouvoir vendre une expertise sans baisser votre prix.

III) L'organisation d’une vie de freelance

Une bonne organisation est la clé qui mène à la sérénité dans son activité. En tant que freelance vous êtes amenés à tout faire par vous même : les clients à gérer, le travail à effectuer, les déclarations à faire … Vous devez y voir clair.

Ecrivez vos idées quelque part. Cela peut être sur votre téléphone ou sur du papier. L’important c’est de vous vider la tête pour gagner en productivité. Pour être sûr de ne rien oublier, utilisez un agenda électronique. C’est l’outil que tous les freelances doivent avoir. C’est en planifiant les tâches que les deadlines seront respectées.

Pour cela, un outil que j’adore utiliser existe : Trello. Il permet de gérer plusieurs projets en même temps et de toujours savoir où j’en suis. Cet outil permet d’organiser ses idées sous forme de tableaux. Cela vous aidera à prévoir chaque semaine les actions pour les prochains jours en fonction des priorités.

Vous allez pouvoir travailler aux heures où vous le voulez et ça fait toute la différence. Travaillez au moment de la journée où vous êtes le plus productif. Posez-vous la question : “A quel moment je suis le plus productif ?” plutôt le matin, l’après-midi, le soir ? Mieux vaut travailler moins d’heures dans la journée mais être pleinement efficace à ce moment-là.

Je vous conseille aussi de timeboxer votre temps. Alternez les phases de travail et de pauses augmenterait la productivité. Faites des tests et trouvez votre méthode où vous êtes le plus efficace. La vie de freelance permet d’être souple, de se tester soi-même et donc d’en apprendre plus sur soi aussi !

IV) L’importance de vous spécialiser quand vous êtes freelance

Un freelance doit impérativement se spécialiser s’il veut se démarquer sur le marché. C’est seulement en suivant cette stratégie que vous pourrez vous faire remarquer et surtout mieux communiquer.

Tous les clients n’ont pas les mêmes besoins ! Il est impossible de répondre aux besoins de tout le monde quand vous êtes seuls. Si vous essayez de le faire vous ferez les choses à moitié.

L’exemple du restaurant végétarien est très éloquent : il ne s’adresse pas à tout le monde. Pourtant le concept fonctionne parce qu’il répond à un besoin spécifique d’une population.

En répondant à un besoin spécifique vous vous démarquez car vous ne ressemblez pas à tous les autres freelances et donc vous attirez l’attention et donc le client !

Souvenez vous ce n’est pas vous qui allez chercher le client, c'est le client qui vient vous chercher.

Surtout, votre spécialisation renforce votre expertise et donc votre crédibilité. C’est logique ! Un client aura plus confiance dans un profil spécialisé que dans un profil généraliste.

J’aime bien l’exemple du photographe : Vous pouvez être photographe de mariage, de paysage, d'art vivant, etc. Si jamais un client recherche un photographe, il le choisira en fonction de ses besoins. Un photographe au profil généraliste suscite moins la confiance du client : maîtrise-t-il vraiment le type de photos dont j’ai besoin ?

C’est pourquoi le conseil que je peux vous donner c’est de choisir un domaine qui vous passionne et de l’associer avec une compétence que vous maitrisez.

Vous verrez que si vous ne vous spécialisez pas, vous aurez plus de difficulté à fixer votre prix. La majorité des freelances dévaluent le prix de leurs prestations : il faut éviter cela !

Ce que je peux vous conseiller c’est de vendre une idée plutôt qu’une prestation. Posez-vous la question de savoir :

• Quel problème le client essaye de résoudre ?

• Quelle valeur va t-on lui apporter ?

• Comment va t-il atteindre ses objectifs grâce à vous ?

Le prix n’est pas une finalité. C’est seulement un moyen qui va permettre au client d’atteindre un objectif plus important et de générer plus de revenus sur le long terme grâce à votre action.

Proposez-lui trois offres ! Il ne faut pas divulguer votre prix tout de suite. Ce qui fonctionne c’est de créer une relation de confiance avec le client.

Les trois offres influencent son raisonnement. Il se posera la question : “laquelle correspond le mieux à mon projet ?” plutôt que : “le prix est-il raisonnable” ? Cela fait une grosse différence.

Surtout, se spécialiser permet de rendre beaucoup plus facile et efficace vos efforts de marketing et de communication !

V) Trouver ses premiers clients en tant que freelance

Vous allez devoir vous construire votre Personal Branding (ou marque personnelle). Le personal Branding est une pratique qui consiste pour un individu à promouvoir lui-même son image et ses compétences par le biais des techniques marketing et publicitaires utilisées habituellement pour promouvoir une marque.

Il va falloir être actif sur les réseaux sociaux !

Choisissez le réseau social le plus pertinent pour votre contenu. Ne vous dispersez pas sur plusieurs réseaux différents.

Votre canal de communication choisi, je vous conseille de vous créer un blog. Le blog est une vitrine qui permettra aux clients d’en savoir plus sur vous. Le blog rassure le client car il affiche votre expertise. Cela vous rend crédible et encore mieux cela apporte de la valeur à l’audience.

Comme on le dit souvent, la qualité prime sur la quantité. Il vaut mieux privilégier sur votre blog un contenu de qualité mais avec une cadence raisonnable plutôt que publier très souvent mais moins bien. Votre contenu perdra de la valeur aux yeux du client.

Le dernier conseil que je peux vous donner est de ne pas démarcher. C’est contre-productif. Construisez une relation de confiance.

Commencez par lister les 10 clients avec qui vous voudriez travailler. Grâce à Linkedin trouvez des personnes qui travaillent dans l’une des 10 entreprises.

Votre but à ce stade là est d’apporter de la valeur à ces personnes identifiées. Ne vendez pas tout de suite !

Vous pouvez par exemple proposer à ces personnes une interview ou un article invité sur votre blog.

Cultivez la relation sur le long terme et partagez des contenus, des actualités etc…

Cela demande du temps mais c’est bien plus efficace que de faire du démarchage. C’est pourquoi à vos débuts de freelance il vous faudra de la patience.

Maintenant, à vous de jouer !

Article rédigé par notre partenaire Livementor