Assurance

Assurance Cyber

Guide de l'assurance cybersécurité pour les entreprises

La transition numérique fulgurante de la dernière décennie a créé un paradoxe pour les dirigeants de PME : jamais, il n’a été aussi simple de conquérir de nouveaux marchés, mais jamais les menaces n’ont été aussi intenses et sophistiquées. Rançongiciels à répétition, hameçonnage ciblé, fraude au président, détournement d’infrastructures – le tout, dans un contexte réglementaire qui peut lourdement sanctionner certains défauts de protection.

Dans un monde de plus en plus connecté, les entreprises font face à une menace grandissante : les cyberattaques. Chaque jour, des organisations de toutes tailles sont ciblées par des pirates informatiques dont les techniques ne cessent de se sophistiquer. Face à cette réalité, la question n’est plus de savoir si une entreprise sera attaquée, mais quand et comment elle y fera face. C’est dans ce contexte que l’assurance cyber s’impose comme un élément essentiel de la stratégie de gestion des risques numériques.

Qu’est-ce que l’assurance cyber ?

Définition

L’assurance cyber est un produit spécialisé conçu pour protéger les entreprises contre les conséquences financières et opérationnelles des incidents de cybersécurité. Contrairement aux assurances traditionnelles qui couvrent principalement les dommages physiques, l’assurance cyber se concentre sur les risques numériques et leurs répercussions sur l’activité de l’entreprise.

Cette forme d’assurance est née en réponse à l’évolution rapide du paysage des menaces informatiques. C’est véritablement durant la dernière décennie que ce marché a connu une croissance forte en France et en Europe, en raison de la multiplication des cyberattaques et de l’augmentation significative du coût des sinistres.

Selon le rapport sur le coût des violations de données publié par IBM en 2024, le coût moyen d’une violation de données a atteint 4,88 millions d’euros au niveau mondial, avec une augmentation de 15% par rapport à l’année précédente. En France, ce coût moyen s’élève à 4,34 millions d’euros, plaçant le pays parmi les plus touchés en Europe.

L’assurance cyber se distingue par sa capacité à couvrir des risques immatériels complexes et en constante évolution. Elle ne se limite pas à une simple indemnisation financière, mais propose généralement un ensemble de services avant, pendant et après un incident. Cette approche globale répond à la nature particulière des cyberattaques, dont les conséquences peuvent s’étendre bien au-delà des pertes financières immédiates, affectant la réputation, la confiance des clients et même la survie de l’entreprise à long terme.

Objectifs de l’assurance cybersécurité

L’assurance cybersécurité poursuit quatre objectifs fondamentaux qui contribuent à renforcer la résilience des organisations face aux menaces numériques :

  1. Protection financière : elle couvre les coûts directs liés à la réponse à l’incident (investigation numérique, restauration des systèmes, récupération des données) et les coûts indirects (pertes d’exploitation, frais de notification, gestion de l’atteinte à la réputation).

  2. Accompagnement en gestion de crise : face à un incident cyber, les assureurs proposent généralement l’accès à une cellule de crise disponible 24h/24 et 7j/7, composée d’experts en sécurité informatique, en communication de crise, en droit et en gestion des risques.

  3. Services de prévention : contrairement à d’autres formes d’assurance plus passives, l’assurance cyber adopte souvent une approche proactive visant à réduire la probabilité et l’impact potentiel des incidents (évaluations de vulnérabilité, tests d’intrusion, formations de sensibilisation).

  4. Aide à la conformité réglementaire : l’assurance cyber peut aider les organisations à naviguer dans le paysage réglementaire complexe du RGPD ou de la directive NIS2, en couvrant les amendes assurables et en fournissant une expertise juridique spécialisée.

Au-delà de ces objectifs, l’assurance cybersécurité vise également à créer un environnement numérique plus sûr en incitant les organisations à adopter de meilleures pratiques de sécurité. En conditionnant l’obtention d’une couverture ou le montant des primes au respect de certaines normes de sécurité, les assureurs encouragent leurs clients à investir dans la protection de leurs systèmes et de leurs données.

Quelles garanties sont proposées par l’assurance cyber en France ?

Le marché français structure ses offres d’assurance cyber selon une logique contractuelle classique, en distinguant deux grands types de garanties : les garanties de dommages aux biens et les garanties de responsabilité civile. Pour chacune, il convient de différencier les garanties principales des garanties annexes.

Les garanties de dommages aux biens

Garanties principales

La couverture des pertes de données constitue l’une des garanties fondamentales de l’assurance cyber. Elle prend généralement en charge le coût de reconstitution des données et non leur valeur intrinsèque. Cette reconstitution s’effectue sur la base de la dernière sauvegarde disponible, ce qui explique pourquoi la politique de sauvegarde de l’entreprise fait systématiquement l’objet de questions lors de la souscription. Les polices d’assurance peuvent inclure une clause d’exclusion lorsque l’assuré ne dispose pas de mesures de sauvegarde adéquates.

La garantie des pertes d’exploitation couvre les pertes financières résultant d’une atteinte au système informatique qui dégrade ou ralentit ce dernier, ou qui empêche l’accès aux données. Sont également pris en charge les frais supplémentaires d’exploitation générés par le sinistre, comme le coût des prestataires externes ou du matériel informatique qu’il faut acquérir en urgence.

Ces garanties comportent généralement des franchises temporelles (de quelques heures à quelques dizaines d’heures) et des limites de durée (généralement entre 30 et 180 jours). Les pannes extérieures, résultant par exemple d’un dysfonctionnement de fournisseurs, sont habituellement exclues.

Deux types de sinistres illustrent particulièrement bien les situations couvertes :

  • Les ransomwares (ou rançongiciels) qui empêchent l’accès à des fichiers en les cryptant, une rançon étant réclamée pour rétablir l’accès.
  • Les attaques par déni de service (DDoS) qui visent à rendre indisponible un service en le saturant de requêtes.

Garanties annexes

Les garanties complémentaires financent principalement les services spécifiques auxquels la victime d’une cyber-attaque doit recourir à titre curatif :

  • Les frais d’identification de l’atteinte malveillante et les frais de décontamination et de restauration du système informatique.
  • Les frais de communication et de gestion de crise visant à préserver l’image de l’assuré et prévenir une atteinte à sa réputation.
  • Les frais d’investigation informatique en cas d’intrusion.
  • Le recours à des consultants en sécurité ou en négociation, particulièrement utiles face à des demandes de rançon.

Une garantie annexe particulièrement débattue concerne le paiement des rançons exigées lors d’attaques par ransomware. Si certains contrats couvrent ce risque, cette pratique soulève des questions juridiques et éthiques importantes, certains pays envisageant d’interdire l’assurabilité de ces paiements. La loi LOPMI a clarifié la question de la prise en charge des rançons par les assureurs et vise à casser un “modèle économique des cyberdélinquants”.

Les erreurs humaines et la négligence, souvent sous-estimées, sont également couvertes par l’assurance cyber. Ces incidents résultent de comportements inadéquats en interne : partage accidentel de données sensibles, configuration erronée des systèmes de sécurité, ou mauvaise gestion des droits d’accès. L’assurance intervient dans ces situations, à condition que l’erreur ne relève pas d’une faute lourde ou intentionnelle.

Les garanties de responsabilité civile

Garanties principales

L’assurance cyber couvre les conséquences pécuniaires (y compris les frais de défense) d’une réclamation résultant d’une atteinte aux données et/ou au système informatique :

  • Atteinte aux données personnelles ou confidentielles : l’assurance prend en charge les conséquences financières des réclamations de tiers dont les données ont été compromises.
  • Atteinte au système informatique : sont couvertes les situations comme la transmission accidentelle d’un virus à un tiers ou l’incapacité d’un tiers à accéder au système de l’assuré du fait d’un déni de service.

Garanties annexes

Les garanties annexes de responsabilité civile répondent principalement aux obligations réglementaires :

  • Les frais de notification des victimes en cas d’atteinte à la sécurité des données, obligation qui s’applique désormais à toutes les entreprises traitant des données personnelles.
  • Les frais d’enquêtes administratives diligentées par la CNIL ou l’ANSSI, ainsi que les frais de défense dans le cadre d’une procédure disciplinaire.
  • Les amendes administratives, bien que leur assurabilité soit juridiquement contestée. La jurisprudence française tend à considérer que la garantie des sanctions pécuniaires émanant d’autorités administratives est contraire à l’ordre public.

Pourquoi souscrire une assurance cyber ?

Protection financière face aux cyber-incidents

La souscription d’une assurance cyber offre avant tout une protection financière essentielle face aux conséquences économiques potentiellement dévastatrices des incidents de cybersécurité.

Les coûts directs d’un cyber-incident comprennent notamment les frais de restauration des systèmes et de récupération des données. Ces interventions techniques sont souvent complexes et coûteuses, impliquant des équipes spécialisées travaillant dans l’urgence. L’assurance cyber prend en charge ces dépenses exceptionnelles qui peuvent rapidement atteindre plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros pour une entreprise de taille moyenne.

Les coûts indirects peuvent s’avérer encore plus conséquents sur le long terme :

  • La perte d’exploitation résultant d’une interruption d’activité représente souvent le poste de dépense le plus important. Selon une étude d’IBM, le temps moyen de rétablissement après une cyberattaque majeure est de 21 jours.
  • L’atteinte à la réputation peut entraîner une perte de confiance des partenaires et clients, se manifestant par une baisse des ventes ou une dévaluation de la marque.
  • Les frais juridiques et les amendes réglementaires peuvent être considérables, avec des amendes RGPD pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires mondial annuel.

En 2023, le coût moyen d’une violation de données en France s’élevait à 4,34 millions d’euros selon IBM. Pour les PME, l’impact d’une cyberattaque peut être particulièrement dévastateur. Selon l’ANSSI, en 2023, les plus petites entreprises sont les principales victimes des cyberattaques en France, avec 60% des attaques les ciblant. Le rapport du Sénat sur la Cybersécurité révèle qu’en 2021, 56% des PME avaient déjà connu au moins un incident cyber. Cette vulnérabilité s’explique notamment par le manque de moyens financiers, de compétences dédiées et de temps pour mettre en place des protections adéquates, comme le souligne la CCI. Face à ces risques, l’assurance cyber apparaît comme un filet de sécurité essentiel, transformant un risque potentiellement catastrophique et imprévisible en un coût fixe et planifiable.

Face à ces risques financiers considérables, l’assurance cyber apparaît comme un filet de sécurité essentiel, transformant un risque potentiellement catastrophique et imprévisible en un coût fixe et planifiable (la prime d’assurance).

Obligation réglementaire pour certaines entreprises

La souscription d’une assurance cyber répond de plus en plus à des exigences réglementaires, particulièrement pour certains secteurs d’activité ou types d’organisations.

Le cadre réglementaire français et européen en matière de cybersécurité s’est considérablement étoffé :

  • Le RGPD exige des entreprises qu’elles mettent en œuvre des mesures techniques et organisationnelles appropriées pour garantir un niveau de sécurité adapté au risque.
  • La directive NIS2 impose des obligations spécifiques de cybersécurité aux opérateurs de services essentiels et aux fournisseurs de services numériques.
  • En France, la loi de programmation militaire impose des obligations de cybersécurité aux opérateurs d’importance vitale.

Certains secteurs sont particulièrement concernés :

  • Le secteur de la santé, qui traite des données particulièrement sensibles, est soumis à des exigences renforcées comme la certification HDS (Hébergeur de Données de Santé).
  • Le secteur financier est fortement régulé par des réglementations comme la directive DSP2 ou les recommandations de l’ACPR.
  • Les services publics et collectivités territoriales font l’objet d’une attention particulière suite à plusieurs cyberattaques médiatisées.

Le non-respect des obligations réglementaires peut entraîner des conséquences graves : sanctions administratives, poursuites judiciaires, restrictions d’activité, voire interdictions d’exercer. L’assurance cyber, en couvrant certaines de ces sanctions et en fournissant un accompagnement juridique spécialisé, constitue un élément important de la stratégie de gestion des risques réglementaires.

Comment fonctionne l’assurance cyber ?

Processus de souscription

La souscription d’une assurance cyber commence généralement par une évaluation des risques spécifiques à l’entreprise. Cette phase est importante, car elle permet de comprendre l’exposition aux risques cyber et d’évaluer une proposition de couverture adaptée.

Le processus débute par un questionnaire qui aborde plusieurs aspects de la sécurité informatique de l’entreprise : architecture des systèmes, mesures de protection en place, politiques de sauvegarde, historique des incidents, formation des employés, etc. Pour les entreprises de taille importante ou présentant des risques particuliers, ce questionnaire peut être complété par un audit de sécurité réalisé par des experts mandatés.

L’analyse des réponses permet d’évaluer le niveau de maturité en cybersécurité de l’entreprise et d’identifier les vulnérabilités potentielles. Cette évaluation influence directement les conditions de la police d’assurance : montant des primes, franchises, plafonds de garantie et éventuelles exclusions spécifiques.

Une fois l’évaluation des risques terminée, les assureurs proposent une offre détaillant les garanties, exclusions, limites de couverture et le montant de la cotisation d’assurance. Cette proposition peut faire l’objet de négociations, notamment pour les entreprises disposant d’une bonne maturité en cybersécurité ou pour celles qui s’engagent à mettre en œuvre des mesures de sécurité supplémentaires. C’est précisément le rôle de Quartz de vous accompagner dans ces phases d’ajustements et de négociations.

La finalisation du contrat s’accompagne généralement de recommandations pour améliorer la posture de sécurité de l’entreprise. Ces recommandations peuvent être de simples conseils ou des conditions préalables à l’entrée en vigueur de certaines garanties.

Gestion d’un sinistre cyber

La gestion d’un sinistre cyber suit un processus bien défini, conçu pour minimiser l’impact de l’incident et accélérer le retour à la normale.

La première étape consiste à notifier l’incident à l’assureur, idéalement dès sa détection. Cette notification rapide est souvent une obligation contractuelle et conditionne la prise en charge du sinistre ou du moins de certaines garanties. Elle permet également à l’assureur de mobiliser rapidement les ressources nécessaires pour accompagner l’assuré.

Suite à cette notification, l’assureur active généralement une cellule de crise composée d’experts en cybersécurité, en droit, en communication et en gestion de crise. Cette équipe multidisciplinaire travaille en étroite collaboration avec l’assuré pour :

  • Contenir l’incident et empêcher sa propagation ;
  • Identifier la nature et l’étendue de l’attaque ;
  • Préserver les preuves numériques pour d’éventuelles poursuites judiciaires ;
  • Restaurer les systèmes et les données ;
  • Gérer la communication interne et externe ;
  • Assurer la conformité réglementaire (notamment les obligations de notification).

Parallèlement à ces actions techniques et organisationnelles, l’assureur évalue les pertes financières subies par l’assuré : coûts de remédiation, pertes d’exploitation, frais juridiques, etc. Cette évaluation permet de déterminer le montant de l’indemnisation, en tenant compte des franchises et des plafonds de garantie prévus au contrat.

Une fois la situation stabilisée et les systèmes restaurés, l’assureur accompagne généralement l’assuré dans une démarche d’amélioration continue. Un retour d’expérience peut être réalisé pour identifier les faiblesses qui ont permis l’incident et définir des mesures correctives. Ces enseignements sont précieux pour renforcer la résilience de l’entreprise face aux futures menaces.

À qui l’assurance cyber s’adresse-t-elle ?

Profils d’entreprises concernées

L’assurance cyber s’adresse potentiellement à toute organisation utilisant des systèmes d’information et traitant des données, mais certains profils d’entreprises sont particulièrement concernés.

Les PME et ETI, bien que moins visibles que les grandes entreprises, sont de plus en plus ciblées par les cyberattaques. Selon plusieurs études, elles représentent aujourd’hui plus de 60% des victimes de cyberattaques. Cette vulnérabilité s’explique par plusieurs facteurs : ressources limitées dédiées à la cybersécurité, sensibilisation insuffisante des employés, ou encore absence de personnel spécialisé. Pour ces entreprises, les conséquences d’une cyberattaque peuvent être particulièrement graves, allant jusqu’à menacer leur survie. L’assurance cyber leur offre non seulement une protection financière, mais également un accès à des expertises et des ressources qu’elles ne pourraient pas mobiliser seules en cas d’incident.

Les start-ups et entreprises innovantes présentent un profil de risque spécifique. Souvent focalisées sur le développement rapide de leurs produits ou services, elles peuvent négliger certains aspects de la sécurité informatique. Par ailleurs, elles détiennent fréquemment des actifs immatériels de grande valeur (propriété intellectuelle, algorithmes, données clients) qui constituent des cibles attractives pour les cybercriminels. L’assurance cyber peut les aider à protéger ces actifs critiques et à rassurer leurs investisseurs sur leur capacité à gérer les risques numériques.

Les PME traditionnelles, notamment dans le secteur industriel, constituent paradoxalement des cibles privilégiées pour les cybercriminels malgré leur faible digitalisation apparente. Contrairement aux idées reçues, ces entreprises sont particulièrement vulnérables en raison de leurs systèmes d’information, d’équipements industriels connectés parfois insuffisamment sécurisés et d’une culture de cybersécurité peu développée. Selon l’ANSSI, la convergence entre technologies opérationnelles (OT) et technologies de l’information (IT) crée de nouvelles failles exploitables, particulièrement dans les systèmes de contrôle industriel (SCADA). Les conséquences d’une attaque peuvent être catastrophiques : arrêt complet des lignes de production, impossibilité d’honorer les commandes, perte de données techniques critiques ou encore compromission de secrets industriels. Un rapport du Sénat révélait dès 2021 que le risque de défaillance d’une entreprise augmente de 50% dans les six mois suivant un incident cyber. L’assurance cyber représente pour ces structures une protection essentielle, non seulement contre les pertes financières directes, mais aussi pour bénéficier d’un accompagnement technique spécialisé en cas d’incident, ressource dont elles sont généralement dépourvues en interne.

Secteurs particulièrement exposés

Certains secteurs d’activité sont particulièrement exposés aux risques cyber en raison de la nature de leurs activités ou des données qu’ils traitent.

Le secteur financier constitue une cible privilégiée pour les cybercriminels en raison des gains financiers directs qu’ils peuvent espérer. Les attaques visant ce secteur sont souvent sophistiquées et peuvent prendre diverses formes : fraude au virement, manipulation des systèmes de trading, vol de données bancaires, etc. Les conséquences vont au-delà des pertes financières directes, pouvant affecter la confiance des clients et la stabilité du système financier dans son ensemble. La réglementation sectorielle impose d’ailleurs des exigences strictes en matière de cybersécurité, rendant l’assurance cyber quasi-indispensable.

Le secteur de la santé traite des données particulièrement sensibles et s’appuie de plus en plus sur des systèmes informatiques interconnectés (dossiers médicaux électroniques, équipements médicaux connectés, télémédecine). Cette numérisation croissante, combinée à la valeur des données de santé sur le marché noir, en fait une cible attractive pour les cybercriminels. Les conséquences d’une cyberattaque peuvent être dramatiques, allant jusqu’à mettre en danger la vie des patients en cas d’indisponibilité des systèmes critiques. L’assurance cyber aide les établissements de santé à faire face à ces risques spécifiques et à respecter leurs obligations réglementaires en matière de protection des données de santé.

Le secteur du commerce et de la distribution, avec le développement massif du e-commerce, est particulièrement exposé aux risques de fraude en ligne, de vol de données de paiement ou d’attaques par déni de service visant à paralyser les sites marchands. Ces attaques peuvent survenir à des moments critiques (périodes de soldes, fêtes de fin d’année) et entraîner des pertes financières considérables. L’assurance cyber permet de couvrir ces pertes d’exploitation et de financer les mesures nécessaires pour restaurer rapidement les services en ligne.

Comme évoqué précédemment, le secteur industriel fait face à des menaces spécifiques liées à la convergence croissante entre les technologies opérationnelles (OT) et les technologies de l’information (IT). Les systèmes industriels, autrefois isolés, sont de plus en plus connectés au réseau de l’entreprise et à Internet, créant de nouvelles vulnérabilités. Les attaques visant ces systèmes peuvent avoir des conséquences graves : arrêt de production, dommages matériels, voire risques pour la sécurité des personnes dans certains cas.

Conclusion

L’assurance cyber est devenue un élément incontournable de la stratégie de gestion des risques pour les entreprises évoluant dans l’environnement numérique actuel. Face à des menaces en constante évolution et à des impacts financiers potentiellement dévastateurs, elle offre un filet de sécurité essentiel et un accompagnement précieux en cas d’incident.

Le marché français de l’assurance cyber a atteint une certaine maturité, proposant des garanties structurées selon une logique contractuelle classique (dommages aux biens et responsabilité civile) mais adaptées aux spécificités des risques numériques. Cette approche permet aux entreprises de bénéficier d’une protection complète, couvrant aussi bien les pertes directes que les conséquences indirectes d’un cyber-incident.

Cependant, l’assurance cyber ne doit pas être considérée comme un substitut aux investissements en cybersécurité. Elle s’inscrit dans une approche globale de gestion des risques, où la prévention reste la première ligne de défense. Les assureurs l’ont bien compris, en conditionnant souvent leurs garanties au respect de certaines mesures de sécurité et en proposant des services de prévention à leurs assurés.

À mesure que le paysage des menaces continue d’évoluer, l’assurance cyber devra s’adapter pour répondre à de nouveaux défis : risques liés à l’intelligence artificielle, à l’informatique quantique, ou encore aux objets connectés. Cette capacité d’adaptation sera essentielle pour maintenir la pertinence et l’efficacité de cette protection face aux cybermenaces de demain.

Pour les entreprises, la question n’est plus de savoir si elles ont besoin d’une assurance cyber, mais plutôt quel type de couverture correspond le mieux à leur profil de risque et à leurs spécificités sectorielles. Une analyse approfondie de leurs vulnérabilités et de leurs besoins, idéalement avec l’aide d’un courtier spécialisé, leur permettra de faire un choix éclairé et d’optimiser leur protection face aux risques cyber.

Dernière mise à jour : 02 juin 2025